LE PAVÉ DANS LAMARE AU DIABLE
AVANT-PROPOS
Après avoir cheminé à travers le Berry, "sur les pas des maîtres sonneurs", les cornemuseux et les vielleux merveilleusement dépeints dans le roman "les maîtres sonneurs", j'ai puisé le titre "La mare au diable" à Aurore Dupin ou George Sand, la Dame de Nohant. Qu'Aurore me pardonne, prénom que je préfère à George qui n'était qu'un pseudo car, je l'avoue, j'ai depuis un temps une overdose de pseudos. L'aurore, douce captive entre l'aube et le lever du soleil d'Orient, l'aurore vaporeuse ou empourprée mais ô combien mystérieuse quand elle caresse de ses premières lueurs la petite chapelle Notre Dame de Lourdes*/1 qu'il nous fallait découvrir à l'Est.
Après la Clef d'Or, je vous invite à lire "Le pavé dans Lamare au Diable" que m'a inspiré cette merveilleuse chasse au trésor "Sur les traces de la chouette d'or", j'écris merveilleuse bien sûr si j'oublie un instant Lamare aux grenouilles dans laquelle le jeu est embourbé.
Cela me permet de donner, au fil de ce pèlerinage, quelques éléments de plus qui corroborent mes sentiments et surtout ma solution qui a, même si on fait semblant de ne pas l'admettre, déclenché si l'on peut dire la guerre des chefs, guerre des chefs qui existent dans d'autres sphères bien sûr. Les médias, publicitaires eux aussi à leur manière, nous en gavent tous les jours.
Comme on peut s'en douter, après tout ce chambardement et la dernière lettre de Monsieur Michel Becker, (qui a su démontrer en ce qui me concerne son honnêteté), les tractations poker menteur iront bon train et quant au jeu, il a repris sur les forums son cours normal. Dormez tranquilles, braves gens, on s'occupe de vous. On fêtera la chouette fête mi-septembre, la saison des fruits, mi-figue, mi-raisin. En d'autres sphères on appelle ce genre de réunion "université d'été". Donc tout va bien.
Peu après le 14 septembre, nous connaîtrons les dernières décisions et comme il faudra sortir par le haut, sortiront quelque mois après de la boîte magique le vainqueur ...secrètement désigné et... la contremarque en bronze amphibologiquement déterrée. Les faiseurs et les défaiseurs d'énigmes font la pluie et le beau temps et auront trouvé une autre cache finale. Et on parlera alors de la belle histoire de la chouette d'or dans les médias à grands coups de tambours et trompettes, Monsieur Brassens ajouterait "...de la renommée, vous êtes bien mal embouchées." A moins que Monsieur Michel Becker ne transige pas. Nous verrons bien.
J'ai établi, en parallèle du 14 septembre, une similarité de dates concernant certains faits, notamment le 14 septembre 1307, car Villedieu fut un grand fief possédant un important Domus Templi.
Je tiens à repréciser que je ne suis en recherche d'aucune notoriété, mais par contre je n'accepte pas et n'accepterai jamais l'injustice, surtout quand elle me touche de cette manière et l'hyper mauvaise foi des gens qui de surcroît se croient toujours au dessus de tous soupçons parce qu'ils détiennent les ficelles dans le petit théâtre de marionnettes qu'ils dirigent.
François Canagueral
LE PAVÉ DANS LA MARE AU DIABLE
14 septembre 1307
Rex jubet templiaros comprehendi*/2
( Ordre d'arrestation des Templiers)
"Philippe, par la grâce de Dieu, Roi de France, à notre aimé et féal, Bertrand Jourdain de l'Isle, sénéchal de Beaucaire, salut et dislection.
Une chose amère, une chose déplorable, une chose assurément horrible à penser, terrible à entendre, un crime détestable, un forfait exécrable, un acte abominable, une infamie affreuse, une chose tout à fait inhumaine, bien plus, étrangère à toute humanité, a, grâce au rapport de plusieurs personnes dignes de foi, retenti à nos oreilles, non sans nous frapper d'une grande stupeur et nous faire frémir d'une violente horreur..."
Ainsi, en ce 14 septembre, jour de l'Exaltation de la Sainte Croix, commençait la lettre tenue secrète et ouverte "à jour dit", écrite de la main du Roi Philippe IV le Bel et de son éminence rouge Guillaume de Nogaret avec la bénédiction du Pape Clément V et qui fut envoyée à tous les Baillis et Sénéchaux du royaume.
Cette procédure inquisitoire orchestrée par l'instigateur languedocien Nogaret fut une terrifiante machination qui conclut à l'arrestation des Templiers et de leur Grand Maître Jacques de Molay le vendredi 13 octobre 1307, mettant fin de ce fait au trop puissant Ordre du Temple aux trois Empires, économique, militaire et religieux.
Cette trahison cachait des prétextes d'inculpation douteux et c'est sous la torture que certains avouèrent ces accusations, contraints et forcés et connurent par la suite le bûcher.
L'Ordre des Chevaliers du Temple fut fondé en 1128 par Hugues de Payns, né dans l'Aube, pour assurer la protection des pèlerins et des lieux saints de Palestine, aujourd'hui oubliée.
Le 19 mars 1314, Jacques de Molay, 23eme Grand-Maître de l'Ordre du Temple, subit son dernier supplice sur le bûcher élevé sur l'Ile aux Juifs non loin de la place de Notre Dame où il fut jugé et lança à la face des traîtres, Philippe le Bel et de Clément V, sa malédiction qui s'avéra littérale.
"Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races !"
Cette malédiction a fêté cette année ses 700 ans. Dans la symbolique des nombres, 700 est le symbole de la Résurrection tout comme le Phénix, cet oiseau mythologique qui renaissait de ses cendres.
L'Histoire n'est-elle pas un éternel recommencement?
1er septembre
L'Homme longeait la cathédrale Saint Étienne par la rue des Trois maillets pour rejoindre plus loin la rue d'Auron. L'ancienne capitale du Berry s'éveillait à peine sur ce matin dominical. Louis XI, sur son avenue, lui guidait ses pas pour sortir de la ville en le conduisant vers le chemin de halage qui suivait en parallèle le canal.
Il quittait Bourges, la ville du Cœur de France, pour accomplir une marche qu'il s'était imposée depuis plusieurs années comme un rituel jusqu'au Mont Saint Michel en suivant le chemin montois qu'il avait tracé, comme un Trait À Ne Pas Regretter sur sa carte vieille de vingt ans.
Son sac à dos était vide de tout superflu et sa légèreté était synonyme d'essentiel. Pour comprendre sans doute le sens de la vie à travers l'inutile et le superficiel.
Pour comprendre aussi le pourquoi des rencontres dont le hasard n'est point toujours maître, le pourquoi des symboles que d'autres en d'autres temps et siècles ont volontairement abandonné dans des tracés énigmatiques et cryptés. Les découvrir vous apporte une merveilleuse joie et surtout la clef qui vous ouvre chaque fois une nouvelle Porte de Connaissance. Découvrir l'invisible nous fait reconstituer un puzzle au fur des tracés sur une carte afin de restituer l'histoire dans sa Vérité.
Pour comprendre toujours et chaque fois mieux encore, les valeurs qui sont les fondations de la vie à travers les croyances fausses ou vraies face à un monde de plus en plus incertain, corrompu, uniformisé, où le virtuel devient prince et où l'argent s'est fait roi. Pour réapprendre à donner, sans attendre de recevoir alors que ce monde ne vous apprend qu'à prendre aux autres plutôt qu'apprendre des Autres.
Retrouver le courage d'apprendre, alors que dans le reflet de son propre miroir, l'humain devient flou et semble sombrer dans la folie de l'absurde en se laissant décerveler par des pseudos dominants dont le seul but ultime est de nous faire oublier notre propre Histoire. Ces pseudos dominants fortement atteints du syndrome de JEMAFI* (Celui et ceux qui font croire que la contremarque est toujours enterrée) et du syndrome du SATURNISTE* (Ceux qui éloignent les Saturnins* le plus loin possible de Lamare en les faisant tourner en rond dans un marais-cage en souhaitant que le jeu ne finisse jamais. Business oblige. *Petits canards chouetteurs) et qui accusent sans vergogne les autres du syndrome de MADARÉ. L'Absurdité qui auréole ainsi aujourd'hui un bon nombre d'humains du fait qu'ils croient leurs Clefs de meute en les prenant pour des dieux. De ce fait dans cet univers clonal, ayant perdu leur personnalité, ils ne peuvent plus croire en eux-même.
Depuis tes lointaines Îles Marquises, Grand Jacques, regarde-les danser sur "L'air de la Bêtise".
SUR LE BON CHEMIN...
Le cliquetis sur le sol de son bâton de pèlerin rythmait la mesure de ses pas. Il s'arrêta sur le chemin menant à l'ancien moulin blatier de la Chappe pour contempler la cale de radoub datant du temps où la batellerie fluviale était, sur le canal du Berry, en pleine expansion.
Le canal s'étirait en ligne droite dans la campagne berrichonne, s'opposant aux courbes méandriques de la Yévre qui traversait les jardins du Duc Jean de Berry à Mehun sur Yévre dominé par le luxueux château du Roi Charles VII.
Au soir du quatrième jour, il arriva à Gievres. Il gardait encore dans son esprit la visite le l'église Sainte Marie Madeleine et de la Maison des Templiers de Villefranche sur Cher, ville blasonnée à la clef d'argent et d'un écusson surchargé d'une croix pattée. Il décida de prendre le lendemain une journée de repos consacré à la visite et à l'histoire de Gievres Villedieu qui était déjà citée "Gabris" sur la table de Peutinger, carte des itinéraires des voies de l'Empire romain au 3ème siècle.
Le fief templier de Villedieu fut dénommé Theopolis sous le règne de l'empereur Claude. Dans l'ancien cimetière furent découvert de nombreuses urnes cinéraires, des vases, amphores, fibules, médailles et monnaies.
Passionné d'histoire des régions, l'Homme se souvint de deux ouvrages mémoires de J.B.P. Jollois*/3 dont l'un était consacré à l'ancien cimetière romain de Gievres Villedieu et l'autre sur les antiquités de Donon, mont proche de Dabo où s'élevait un temple dédié à Jupiter et à Mercure.
Il se souvenait d'une autre Cité de Dieu du même nom, Theopolis, qu'il visita au cours d'une marche qu'il fit dans les Alpes de Haute Provence, en remontant la route Napoléon depuis Golfe Juan. Il traça sur sa carte vieille de vingt ans une ligne partant de Golfe Juan jusqu'à Granville qui dépend du Doyenné de Granville-Villedieu.
Cette ligne, comme un TANPR, passe par ce Theopolis alpin-provençal, le col de la République et également par Evron et Jublains (temple de la Fortune) où ses pas vont le conduire au cours des prochains jours. Villedieu est le point croisement de cette ligne avec le méridien lumineux de la Jérusalem Céleste qui va de Rennes le Château à Dieppe ( Ré, Dieu du Soleil)
Ce Théopolis l'intriguait aussi car différentes hypothèses aux décryptements énigmatiques s'opposaient parfois.
L'archéologue Fernand Benoit*/4 situe en effet la Cité de Dieu à Saint Geniez dans les Alpes de Hautes Provence et précisément dans la crypte de Notre Dame de Dromon. Il consacra une étude à la crypte en triconque du Locus de Théopolis.
"Qui n'a vu le rocher du Dromon dans la clarté blafarde d'un crépuscule nébuleux et livide d'hiver, ne peut prétendre pénétrer dans la ronde sans fin de ceux qui osent interroger les Archives des Temps Passés. Fantastique menhir, colossal autel des sacrifices, observatoire de l'infini, Tremplin pour le Grand Saut vers les Plaines des Chasses éternelles, Vaisseau de Pierre dont la proue laboure inlassablement l'Océan Cosmique, nombreux sont les épithètes pouvant illustrer notre Fabuleux Rocher. Impassible, tel le Sphinx d'égypte aux portes du désert, il pose un éternel et angoissant défi à ceux qui tentent de percer ses secrets, de déchiffrer ses mystères.
...Les souvenirs de l'Homme regravirent d'un seul coup "la route du temps", menant à la Chapelle Notre Dame de Dromon et redécouvrirent "la pierre écrite", une roche gravée d'une épigraphe latine.
Cette "Pierre Écrite", traduite par Jean Guyon, professeur à l'Université de Provence, lui révéla:
"Claudius Postumus Dardanus, homme illustre et revêtu de la dignité de patrice, ancien consulaire de la province de Viennoise, ancien maître au bureau des requêtes, ancien questeur, ancien préfet du prétoire des Gaules, et Nevia Galla, clarissime et illustre femme, la mère de ses enfants, au lieu dit Théopolis (Cité de Dieu) ont fourni un chemin viable, en faisant tailler des deux côtés les flancs de la montagne, et lui ont procuré murs et portes; ce travail accompli sur leurs propres terres, ils ont voulu rendre commun pour la sûreté de tous, avec l'aide également de Claudius Lepidus, compagnon et frère de l'homme susnommé, ancien consulaire de (la province de) Germanie première, ancien maître (du bureau) des archives, ancien comte des affaires privées. Afin que leur zèle à l'égard du salut de tous et le témoignage de la reconnaissance publique puissent être montrés".
Jean Paul Clébert *5/ historien de la Provence Mystérieuse, rejoint cette hypothèse en écrivant:
" Dardanus en sa Théopolis attendait déjà la venue de l'Apocalypse, et dans cette prévision, faisait construire dans les forêts de Mélan une Arche Volante en bois de hêtre, une Nef Volante qu'il nomme la Jérusalem Céleste, qui doit le conduire vers cet Autre Monde de l'Espace dont Jean parle en ces termes: " Mon royaume ne fait pas partie de ce Monde " (XVIII-36)".
Le docteur en préhistoire, archéologue et anthropologue Myriam Philibert *6/ situe Theopolis à la chapelle du Dromon et à l'endroit "le Clos de Vieres" qui signifie la vieille ville ou également à La Javie, dans son ouvrage "Theopolis, la Cité de Dieu".
"Je dois dire qu'un inventaire datant du règne de Charlemagne sur l'Ager Galadius, centré sur le village actuel de La Javie (30 km est de Théopolis) cite un toponyme TEODON, que je traduis par TEODONUM, barbarisme gréco-celtique qui peut signifier "la forteresse des dieux et des déesses du ciel et de la terre".
Cherchant toujours la compréhension par les tracés, il tira, sur sa carte vieille de vingt ans une nouvelle ligne de Golfe Juan à Cherbourg qui passa par La Javie.
Myriam Philibert ajoutait dans son ouvrage:
"Jusqu’au XVIIIe siècle, Théopolis appartenait au monde tangible. Depuis lors, l’oubli s’est emparé d’elle et la cité s’est dissimulée derrière un voile qu’il est préférable de ne plus soulever".
--- Serait-ce à cause de la Baume de la Rousse? pensa l'Homme.
Soulevant le voile et essayant de comprendre également par lui-même, l'Homme se remémorisait d'autres écrits qui précisaient que Marie Madeleine, Myriam de Magdala surnommée la rousse, épouse et mère des enfants de Jésus, aurait vécu près de Saint Geniez dans la baume de Chardavon jadis nommée Kard-Avon qui aurait été fondé par les Chaldéens. Mais la discipline de l'Arcane s'appliquant toujours et les tiroirs secrets des archives vaticanes étant bien scellées jusqu'à la nuit des temps, la lignée des rois de France, France fille aînée de l'Eglise, restera perdu en d'interminables conjectures.
Devant tant de recherches concordantes attestant l'existence d'une grande Cité, l'Homme conclut que Theopolis n'était plus qu'une Cité volontairement détruite et aux traces sciemment effacées. La lignée mérovingienne, carolingienne, des capétiens valois ou des Bourbons, mise en oubli, repose désormais sous le voile de l'indifférence historique et dans la froideur des marbres de la nécropole royale de Saint Denis.
Ce qui le ramena inéluctablement dans sa quête et à Arcadie, à Poussin, à Rennes le Château, à l'abbé Saunieres, à la Comtesse de Chambord et particulièrement à Marie Madeleine, une des "Trois Sœurs".
L'Homme reprit le lendemain le chemin de son pèlerinage et au confluent de la Sauldre et du Cher, revisitant dans sa mémoire sa bibliothèque de livres anciens, il retraça la légende de Saint Eusice, un ermite qui implanta un oratoire dans la plaine inondable du Cher et qui fut maintes fois consulté par Childebert, le Roi des Francs. "...Un des miracles de sa légende est la défaite d'un démon venu de la mer Adriatique et qu'il y renvoie. Ce démon qui habitait au confluent de la Sauldre et du Cher, troublait les ouvriers chargés de recueillir sur le coteau voisin, des pierres pour la construction de l'église...
Dans cet ouvrage il découvrit aussi des éléments d'une grande importance pour lui: ...Nous avons rencontré un temple d'Apollon. Là se bornent les traces de l'ancien culte. Cependant celui de Neptune, au confluent de la Sauldre et du Cher a laissé un souvenir dans la légende de Saint Eusice. Nous avons aussi recueilli à Gievres cette petite inscription d'une serpentine noire, percée au centre en forme de grain de collier: PIXTIONOVIMXMORVCIN qu'il faut lire en décomposant les doubles ou triplés: PIAVIT JOVI JOVI MAXIMO RUCIANUS...( légendes mms. du XII eme siècle n°5317 de la bibliothèque impériale).
Par la présence de l'Ermite, du Temple d'Apollon, l'aide de Neptune, le point de croisement du méridien lumineux, il conclut que Villedieu, près de Gievres, était et resterait pour sa quête "son" Theopolis. Il décida au sortir de Selles sur Cher de suivre le chemin montois en évitant Tours, pour rejoindre Villedieu le Château par un chemin pèlerin buissonnier. Il suivait ainsi son "bon sens" contrairement à la quête où il lui était demandé "le bon sens, c'est le contresens, et inversement"*. Avec le bon sens du contresens et ayant agi inversement, il pût en conséquence progresser en suivant ses tracés, les avançant comme des pièces sur un jeu d'échec jusqu'à la réussite, contrairement à ceux qui, en panne des sens, continuent leur partie d'échecs. Sa première halte fut Montrésor, où se racontait la légende de l'écuyer du roi Gontran, fils de Clotaire 1er, qui ayant rêvé d'un trésor caché dans une caverne, en parla à son roi qui fit creuser le rocher. Celui-ci fit érigé par la suite le château de Montrésor et l'écuyer devint le Seigneur du château. Reprenant son chemin pour rejoindre Amboise, l'Homme s'arrêta un instant pour se recueillir dans la petite chapelle Notre Dame du Chêne. Il visita les jours qui suivirent le Château du Clos Lucé à Amboise où planaient les ombres du génie Léonard de Vinci et de François 1er, celui-ci déclamant: " ...Ici Léonard tu seras libre de rêver, de penser et de travailler..."
L'Homme traversait la forêt de Gâtines de son pas régulier. Les chênes rouvres séculaires l'ombrageaient en ce chaud matin de septembre. Dans sa mémoire couraient les poèmes de Ronsard qui célébra cette forêt et lutta contre sa déforestation en son temps.
« Amour me fit voir, pour trois grandes merveilles,
trois sœurs allant au soir, se promener sur l’eau.
Toutes les trois étaient en beauté non pareilles
Mais la plus jeune avait le visage le plus beau
Et semblait une fleur voisine d’un ruisseau … »
Après ses amours déçues par Cassandre, Ronsard s'éprit de Marie, la plus jeune des trois sœurs " fleur angevine de quinze ans ", Marie qui l'aida "à continuer ses amours". Marie Dupin, homonyme d'Aurore Dupin, curieuse synchronie de rencontres à la croisée des chemins et des siècles.
L'Homme s'était assis, à l'ombre des peupliers, auprès de la Cendrine qui l'accompagnait le long de ses berges avant de se jeter dans le Loir. Il consulta sa carte vieille de vingt ans où il avait stabiloté le Prieuré Sainte Madeleine de Croix Val. Il en était tout proche. Croix Val, où vécut le poète et où il écrivit ses plus beaux poèmes avant de s'isoler et mourir dans son prieuré de Saint-Cosme-en l'Isle. Ses funérailles furent exceptionnelles et il fut inhumé dans l'église de son prieuré.
"Il faut chanter son obsèque en la façon du Cygne,
Qui chante son trespas.
J'ay vescu, j'ay rendu mon âme assez insigne
Ma plume vole au ciel pour estre signe".
"J'ay vescu" lui fit penser au nombre 17, souvent rencontré, jusqu'au final, s'écrivant en chiffres romains XVII qui est l'anagramme en latin de VIXI signifiant "J'ai vécu".
La rosée matinale étincelait le sol herbeux, métamorphosant avec le soleil ses perles d'eau en pointe de diamant. L'Homme rejoignait Villedieu le Château qui occupait une grande importance sur les tracés sur sa carte vieille de vingt ans. Il revivait l'histoire de cette ville qui, durant la Révolution, s'appela Commune-Être-Suprême. À son origine, un évêque de Paris, Renaud de Vendôme, possédant une propriété Villa Dei fit construire une chapelle dédiée à la Vierge Marie dans la forêt de Gâtine qu'il venait de traverser. Il s'attarda ensuite dans l'église dédiée à Saint Jean Baptiste élevée grâce au cardinal Louis de Crevant. Paul Diacre, poète latin, écrivit un hymne au prophète qui constitue le cryptogramme "Je suis l'Alpha et l'Omega". "Ut queant laxis Resonare fibris Mira gestorum Famuli tuorum Solve polluti Labii reatu Sancte Iohannes".
Dos à l'Est, il visualisa le trait partant du chœur de la nef jusqu'à Chantenay Villedieu, d'où chaque jour qui s'effaçait le rapprocher un peu plus.
Depuis quelques jours, il traversait la Champagne sarthoise pourtant si loin de la vraie, de l'Aube et de Notre Dame de l'Epine. Chantenay-Villedieu était le centre de son carré obtenu par les tracés sur sa carte. Il était représenté par l'église Saint Georges de Villedieu. L'Homme, venant de Sainte Suzanne, village médiéval aux enseignes d'échoppes symbolisant les cartes du tarot dont l'Ermite, quitta Le Buisson qui était, d'après la légende, d'épines enflammées. Il s'enfonça dans la forêt de la Grande Charnie où le roi Charles VI fut pris de crises de vésanie quand au bout de la grande allée, face au Tertre Blanc, il aperçut au loin le Sacré Cœur, le Christ aux bras ouverts. Au sortir de la forêt, il distingua au loin les monts des Coevrons et rejoignant Rouessé Vassé, il s'arrêta pour la nuit à la Cassine, ancienne ferme du Château de Vassé. L'accueil fut chaleureux et en pèlerinage, la poignée de main et le regard ont valeur de créanciale.
14 septembre
Le ciel était chargé de noir comme un jour éclipsé de crucifixion et annonçait un temps de salamandre. L'Homme longeait le Château de Vassé en découvrant le magnifique colombier. Le courant dominé mais torrentueux de la Vegre, crachant sa blanche écume sous le moulin, troublait le silence matinal. Au cœur de la forêt, il poussa la porte de la petite chapelle à la statue nichée de Saint Antoine et ornée d'ex-voto de remerciements, pour se recueillir un instant devant l'autel de la Vierge à l'enfant. Le cœur serré, il descendit le chemin de la sylve humide qui menait aux calvaires. Sur l'écran de sa mémoire, comme un film déroulant son celluloïd, l'Homme faisait défiler à grande vitesse des images, Villa Dei, l'Arche aux sept voussures, l'instant où en temps qu'humain le gagna l'émotion en découvrant l'invisible, Theopolis la Nef Céleste, sa carte vieille de vingt ans, son carré, Apokalupsis, ses écrits pour justifier La Vérité et sa bonne foi, les commentaires dédaigneux et enfin et surtout la voix de la Grande Lumière. Il arriva devant le Carré. C'est là qu'il entendit Dieu pour la première fois. Une voix le fit sursauter.
--- Alors micquelot*, de retour?... je t'attendais.
Masqué par la stèle de la Vierge, la Croix et le haut thuya orientalis, l'Homme fit le tour du Carré et aperçut un homme assis sur une des Trois Pierres.
--- On se connaît? demanda l'Homme.
--- Tu es le Sage, ah!ah!ah!ah!ah! s'écria l'inconnu dans un éclat de rire tonitruant.
L'Homme le dévisagea de plus près et lui dit:
--- Je ne te connais point mais je sais qui tu es, tu es...
L'inconnu l'interrompit aussitôt:
--- Nul ne me connaît et personne ne saura jamais qui je suis...
--- Il y a 7447 nuits, reprit l'Homme, un chien nommé Dracula s'est faussement perdu dans cette forêt. Par Saint Michel et par Saint Georges qui t'ont déjà terrassé, par Saint Eusice qui t'a chassé, tu es revenu, toi le Drac, le Diable...
--- Moi? le Diable? le Drac? Tu perds la raison, le Sage, je ne suis que le maître de cette forêt et de ces lieux.
--- Regarde ton front, esbroufeur, le sceau de la honte y est par Dieu à jamais gravé.
Le Drac, rouge de colère, posa la main sur son front, se releva d'un bond, souleva la grosse pierre qui lui servait d'assise et la jeta violemment dans le trou d'eau. Le jaillissement d'eau saumâtre qui s'en suivit déroula un vortex si grand et si haut qu'il entraîna le Diable dans les pires profondeurs de son enfer. Sortant des ténèbres diurnes, une chouette blanche s'envola au même instant, rasa le sol en frôlant le feuillage des cistes puis se posa doucement à l'endroit même où le Sage avait quelque temps auparavant creusé. Elle hulula trois fois et à cet instant, le ciel chargé de noir s'ouvrit à la lumière. Un rayon lumineux traversa la futaie illuminant l'oiseau blanc de nuit aux ailes déployées posé sur Villedieu-Theopolis-Villa Dei, reliés à la Jérusalem Céleste par ce fil d'Ariane lumineux. Le Sage s'approcha de l'oiseau et levant les yeux au ciel vit descendre devant lui la ville décrite comme le dit Saint Jean dans l'Apocalypse XXI:
"...Puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle, car le premier ciel et première terre ont disparu et de mer, il n’y en a plus. Et je vis la Cité Sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, de chez Dieu. Les fondations du rempart de la cité sont parées de toutes pierres précieuses. La première fondation, jaspe. La deuxième fondation, saphir. La troisième, calcédoine. La quatrième, émeraude. La cinquième, sardonyx. La sixième, sardoine. La septième, chrysolithe. La huitième, béryl. La neuvième, topaze. La dixième, chrysoprase. La onzième, hyacinthe. La douzième, améthyste"...*7
Le Sage s'agenouilla, L'Arche aux sept voussures constellée enveloppa une nouvelle fois le Carré jusqu'au pinacle de la Croix et les douze fondations scintillèrent en même temps de mille feux d'éclats adamantins. De sa voix céleste, la Grande Lumière s'adressa à lui:
--- Toi le Sage, tu as été, tu es et tu seras toujours le vainqueur, car tu as découvert dans La Vérité la Clef d'Or qui t'a ouvert la Porte de la Connaissance et puis les Portes de la Grande Ville Céleste. Tu as de plus, en ce jour de Sainte Croix, vaincu et chassé d'ici le Diable que tu as reconnu grâce au sceau de la honte que j'avais apposé sur son front. Ceux qui t'avoueront le contraire seront désormais bannis car comme il a été dit dans l'Apocalypse de Jean "...rien d'impur n'entrera dans cette ville, ni personne qui se livre à des pratiques abominables et au mensonge". Je le redis: "... Rien d'impur n'entrera dans cette ville..." Vois cet oiseau immaculé, où que tu sois, où que tu ailles, il te suivra et te protégera en bien veillant.
L'oiseau de Sagesse, blanc immaculé, dans un léger bruissement d'ailes, reprit son envol, frôla à nouveau le feuillage des cistes, se posa délicatement sur le pinacle de la Croix et l'Arche aux sept voussures, referma ses ailes et hulula à nouveau trois fois. Le Sage qui avait suivi des yeux l'oiseau magnifié, vit le rayon lumineux remonter lentement vers le Ciel puis disparaitre entraînant avec lui la Grande Ville scintillante de mille feux qui disparut en haut le la futaie. L'Arche aux sept voussures s'estompa, le ciel s'ouvrit sur un soleil d'or qui fit neiger sur les calvaires de Lamare des flocons de feu. Le Sage se retourna alors vers la Croix. L'oiseau blanc de nuit avait disparu. Il se releva, se signa et se lava les mains dans l'onde devenue claire du proche trou d'eau.
Son pas était plus léger. Il reprit le GR365 pour rejoindre le GR "du pays de la Mayenne profonde" et contourna le magnifique château de Foulletorte d'où il aperçut, tel un point blanc tout là-haut, la Vierge de Notre Dame des champs qui protégeait la vallée de l'Erve. Il rejoignit Evron et sa basilique Notre Dame de l'Epine où sur le parvis, un violonaire jouait un Ave Maria et il termina la soirée à la table de Max, comme à ses habitudes, au restaurant la toque des Coevrons. Les jours suivant, en traversant Richebourg, ses pas le conduisirent au Montaigu où la chapelle fut vouée au culte de Saint Michel. Sa mémoire, revisitant sa bibliothèque de livres anciens, le fit s'arrêter à Jublains, capitale des Aulerces et des Diablinthes, où fut érigé le Temple de la Fortune, tout comme à Preneste le sanctuaire de Fortuna Primigenia. Ce Temple était aligné avec le Col des Trois Sœurs, la Croix de la Fortune, Evron et Villedieu les Poêles. La Croix de la Fortune, proche de Mainsat situé sur le méridien de Paris, méridien bien moins important dans la quête que le méridien lumineux (Rennes le Château/ Dieppe RÉ passant par Villedieu Theopolis)." Il quitta son GR pour rejoindre le TANPR Golfe Juan, Dromon Pierre Écrite, Montrésor, Chantenay-Villedieu, Argentré et Pontmain. À Argentré fut découvert un trésor dans la tombe d'un fortuné romain.
Sur le parvis de la basilique Notre Dame de Pontmain, il contemplait la statue de la Vierge étoilée, qu'il avait découvert au cours de ses tracés sur sa carte vieille de vingt ans dans la plus difficile des énigmes et qu'il redécouvrit ensuite sur le site de la Croix de Lamare. Il entra dans la basilique et eut une pensée pour ses enfants qui, en temps de guerre le 17 janvier 1871 eurent surnaturellement l'apparition de la belle Dame à la robe constellée d'étoiles qui les regardait les mains tendues.
L'Homme marchait d'un pas rapide sur les près-salés, longeant le Couesnon et apercevait, se dressant au loin, le Mont Saint Michel entre terre et ciel et entre désert de sable et d'eau. L'air iodé venant du large remplissait ses poumons. Il arrivait enfin au bout de son rituel, son pèlerinage qui fut de maints événements enrichi, le partage avec Dame Nature, la découverte de lieux remémorés pour cette cause et les rendez-vous avec le passé riches de son Histoire. Il savourait les derniers pas, car guidé par son expérience et sa force d'âme et d'esprit, il savait qu'achever un pèlerinage, quel qu'il soit, vous ramène ensuite à la dure réalité de la vie. Du haut de la flèche, l'Archange Saint Michel, ayant terrassé le Dragon, veillait sur la baie. Le Sage resta un instant assis près des remparts avant de rentrer dans la vieille ville. Levant les yeux au ciel, il vit tournoyer dans le gris bleu un oiseau blanc, aux ailes largement déployées comme une Oeuvre d'Artiste. Il se posa lentement sur le bras flavescent de l'Archange. L'oiseau de Sagesse était bien là, présent, comme il lui fut dit. Il avait suivi le Sage pèlerin en bien veillant. Tels les Blancs Manteaux, en d'autres lieux, en d'autres siècles et sur d'autres chemins.
Notes de l'auteur
En écrivant cette nouvelle romancée "Le pavé dans Lamare au Diable", j'ai voulu apporter quelques précisions supplémentaires concernant cette chasse aux trésor et ma solution finale. Évidemment, je me garde bien de tout révéler.
Je persiste et je signe à nouveau. La contremarque a bien été retirée de sa cache à la Croix de Lamare pour des raisons qui ne regarde que son auteur et cela en son âme et conscience et avec la complicité des pseudos dominants.
Combien de trahisons ont bâti l'Histoire du Monde. Les trahisons sont récurrence dans le monde des humains.
Ces personnages impurs, par deux fois coupables, de prime abord d'avoir sali le Sacré de leur propre Quête et du site de La Croix de Lamare où avait été délinéée la Jérusalem Céleste, puis d'avoir trahi la grande famille des chouetteurs honnêtes qu'ils soient de la première heure ou pas, verront leurs consciences comparaître devant le Jugement Ultime, "...rien d'impur n'entrera dans cette ville, ni personne qui se livre à des pratiques abominables et au mensonge" (Apocalypse de St Jean).
L'Histoire n'est-elle pas un éternel recommencement?
En attendant la bonne décision que prendra Monsieur Michel Becker et que nous attendons tous, je vous souhaite un bon chemin.
Merci à toutes celles et ceux qui continuent de m' apporter leur soutien.
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Le droit d'auteur français est le droit des créateurs. Le principe de la protection du droit d’auteur est posé par l’article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle (CPI) qui dispose que "l’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous. Ce droit comporte des attributs d’ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d’ordre patrimonial".
Juillet 2014
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SOURCES et RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
*1/ Chapelle Notre Dame de Lourdes à Soyhières dans l'Est proche de Délémont. Je me suis permis d'ouvrir le grand coffre de Monsieur Patrice Salvy, sur son site qui est une référence en la matière, où il cite la Chapelle Notre Dame de Lourdes dans son livre des solutions.
*2/ La tragédie des Templiers. Georges Bordonove. Éditions Pygmalion/Gérard Watelet.
*3/ Jean Baptiste Prosper Jollois Ingénieur en chef du Loiret. Mémoire sur l'exploration d'un ancien cimetière romain situé à Gievres Loir et Cher et sur l'emplacement de l'ancienne Gabris et Antiquités de Donon.
*4/ Fernand Benoit La crypte en triconque de Theopolis.
*5/ Jean Paul Clebert Guide le la Provence mystérieuse Tchou Edition.
*6/ Myriam Philibert: " Theopolis Cité de Dieu" Éditions Arqa.
*7/ Couleurs rappelant la recherche des longueurs d'ondes.
* Micquelot Pèlerin effectuant le pèlerinage du Mont Saint Michel.
Roger Corréard Archiviste THEOPOLIS
Géraldine Berard, Guy Barruol Carte archéologique de la Gaule Les Alpes de Haute Provence.
Wikipedia.
Theopolis, les Portes du Futur de J.Guieu.
* Syndrome du JEMAFI: Celui et ceux qui font croire que la contremarque est toujours enterrée.
Syndrome du Saturniste: Ceux qui éloignent les Saturnins* le plus loin possible de Lamare en les faisant tourner en rond dans un marais-cage en souhaitant que le jeu ne finisse jamais. Business oblige. *Petits canards chouetteurs.
* D'après Le Trésor : 1. Interprétation contraire au sens véritable d'un texte. Faire un contresens.
2. Direction, sens inverse d'une première direction, du sens « normal ».